Le Misanthrope

Dans cette version décalée du célèbre chef-d’œuvre de Molière, Rodolphe Dana et ses comédiens passent avec jubilation de la comédie au tragique, de l’humour à la gravité des sentiments.

Dans une société oisive et vaniteuse, basée sur l’hypocrisie et la médisance, Alceste fait la dangereuse tentative de la sincérité absolue. Jusqu’où son irrévocable franchise peut-elle le conduire ? Lui qui aime comme un fou la délicieuse mais perfide Célimène…

Ceux qui connaissent l’univers du collectif Les Possédés, déjà plusieurs fois programmé au Bateau Feu, se doutent bien que Rodolphe Dana n’a pas signé une version académique du Misanthrope. Soulignant la farce qui se joue, et dont Alceste est la fois l’instigateur et le dindon, le metteur en scène préfère en effet éclairer la noirceur burlesque de la pièce. Affublés de costumes ridicules qui renforcent la bouffonnerie des personnages, les sept comédiens déploient un jeu physique et engagé qui électrise chaque scène. Se réservant le rôle-titre, Rodolphe Dana compose un Alceste hypersensible, féroce et drôle. Philinte est interprété par l’épatant Maxence Tual, l’un des piliers du collectif Les Chiens de Navarre. Quant à Émilie Lafarge, elle incarne une Célimène belle et vénéneuse à souhait.