Kind

Dans la famille Peeping Tom, après le père (Vader) et la mère (Moeder), on demande l’enfant (Kind). La compagnie flamande achève sa trilogie avec un spectacle aussi fort et dérangeant que les précédents.

Peeping Tom poursuit son exploration de la cellule familiale en creusant cette fois le point de vue de l’enfant. Dans un magnifique décor de conte de fées, entre de hautes falaises rocheuses et une sombre forêt de sapins, une petite fille entre en scène à vélo, un peu comme le petit Danny fait de la voiture à pédales dans The Shining. Dans cet univers onirique qui défie la logique du temps, de l’espace et du mouvement, ses espoirs, ses rêves et ses cauchemars semblent se matérialiser. Quand l’enfant tente de donner un sens au monde qui l’entoure, la frontière entre la réalité et l’illusion devient floue. Surgit alors un monde sauvage et terrible où l’imagination ouvre progressivement la voie à des ténèbres inconnues.

Comme dans les spectacles précédents, les Peeping Tom poussent leur humour absurde et cruel jusqu’au surréalisme, en s’appuyant sur un vocabulaire formel unique qui mélange le théâtre et la danse. Les spectateurs sont propulsés dans les fantasmes de cette petite fille où se croisent d’étranges scientifiques nettoyant la montagne, une mère donnant naissance à un arbre, une famille de randonneurs aux prises avec un chasseur à la gâchette facile, et quelques figures horrifiques glaçantes. Bonne pioche !